Le stress peut être défini comme une réaction naturelle et globale de l’organisme qui se déclenche face à une situation inattendue ou à un environnement inhabituel ou menaçant. Cette réaction permet à chaque individu de s’adapter à ces situations afin d’y faire face de la manière la plus efficace, et cette capacité d’adaptabilité doit être considérée comme un bienfait protecteur destiné à préserver les équilibres indispensables à la vie. Le bon stress est un moteur qui permet de booster les performances et de conserver un organisme en bonne santé ; quand il dure trop longtemps et n’est pas « équilibré » par le juste niveau de récupération, il devient mauvais stress ou stress chronique. Le corps se fatigue alors et lutte pour s’adapter.
Les symptômes du mauvais stress : comment les identifier
Chaque individu étant différent, chacun réagira différemment face à un élément extérieur donné. L’un y verra l’occasion d’avancer et de se surpasser, l’autre subira la situation au point de se laisser envahir par un sentiment grandissant puis constant de mal-être et de tension. C’est la marque du mauvais stress qui s’insinue progressivement sans crier gare tant sur le plan physique que psychologique. Le gros problème est qu’il met du temps à être identifié, reconnu, car nos sociétés modernes l’ont banalisé au point qu’il est devenu normal d’être tendu( e), fatigué( e) et stressé(e). De plus, il est d’autant plus accepté ou passe d’autant plus inaperçu que ses symptômes sont noyés parmi ceux des mauvaises pratiques d’hygiène de vie de nos sociétés modernes que sont la mal-bouffe , la sédentarité, l’excès de tabac ou d’alcool. Difficile de savoir si la tension de fond, l’angoisse, l’anxiété, les douleurs, la fatigue nerveuse ou physique, l’épuisement émotionnel, le mal-être que je ressens sont dues au mauvais stress, au fait que je suis trop sédentaire, trop pris par le travail, que je mange trop ou trop peu, que j’ai trop de choses à penser ou à faire… Le problème est que je me suis tellement habitué( e) à subir.
Une vie trop chargée que je ne suis plus en mesure de savoir repérer, identifier, évaluer correctement mon vrai niveau de mauvais stress, de fatigue et de saturation nerveuse comme les causes de mon stress. Il y a cependant quelques signes corporels qui doivent nous alerter sur l’installation profonde du mauvais stress ou stress chronique:
- L’irritabilité d’abord du fait de la plongée de la sérotonine qui est l’hormone de la bonne humeur. Ce changement d’humeur va de pair avec une hyper-susceptibilité ou exigence, un besoin de se mettre à l’écart ou des colères aussi fortes qu’injustifiées, bien sûr, la personne concernée ne se voit pas du tout ainsi ou minimise grandement le problème. Ce n’est pas du tout le cas de ses proches qui la subisse de plein fouet, lui disent, mais sont rarement écoutés !
- La migraine du fait du sentiment de vigilance constant lié au stress chronique qui provoque une vaso-constriction des vaisseaux du fait de la libération de messagers chimiques agressifs
;
- Les maux de ventre dont les causes sont multiples allant de la perturbation du nerf vague à l’altération de la flore intestinale en passant par la libération de médiateurs chimiques agressifs pour les tissus ;
- Le mal de dos du fait de la tension musculaire globale causé par le stress chronique et la rétraction d’enveloppes profondes appelées fascias qui deviennent douloureuses sous la pression constante ;
- La perte ou l’excès d’appétit du fait de la perturbation d’hormones responsables de la satiété et de la faim ;
- Des troubles du sommeil liés à la perturbation de la dopamine puis de la mélatonine ;
- Une envie de rien ou au contraire un besoin fort voire irrépréhensible de toujours faire plus, de ne jamais s’arrêter comme pour lutter coûte que coûte contre l’épuisement de fond qu’installe le stress chronique. Vont de pair avec cet engagement et oubli de soi toujours plus grand, un goût croissant pour les nouveaux projets comme pour les sucreries, l’alcool, le tabac et autres excès.
- Des pertes de mémoire et de concentration en relation avec la perturbation majeure du niveau de dopamine.
À terme, les conséquences connues sont le burnout, les maladies portées par une inflammation de fond (allergies, cancers, obésité, diabète, maladies de peau, maladies cœliaques, AVC…) et plus rarement les dépressions et les suicides.
Le bon stress, un motivateur pour avancer
Frein pour certains, le stress peut être un formidable motivateur pour d’autres. Il existe un bon et un mauvais stress. Certaines personnes mieux préparées vont utiliser le « bon stress » pour décupler leur force et se surpasser, alors que les autres, non préparées, vont laisser le « mauvais stress » prendre le contrôle de leur esprit sans savoir comment le juguler. Le bon stress va décupler une énergie positive qui va augmenter la productivité, booster la motivation, et améliorer l’efficacité. Une personne bien préparée avec de bons outils pourra utiliser le bon stress comme un motivateur pour optimiser ses capacités, ses compétences, et ainsi l’utiliser comme un catalyseur pour se dépasser.
Au-delà de ce fabuleux motivateur, le stress, lorsqu’il est reconnu (parce qu’appris et connu), est un bienfaiteur pour la santé. En effet, de nombreuses études ont montré que les stress extérieurs que nous subissons (nous ne parlons pas de stress chronique ou d’anxiété) renforcent notre système immunitaire, et serviraient donc de bouclier face à certaines maladies.
D’un point de vue hormonal, le bon stress est associé à des hormones qui favorisent la bonne humeur, la motivation, l’engagement, la mémorisation et le plaisir.
Comment maitriser son stress ?
Les approches les plus connues sont inévitablement les approches psychologiques, somato- émotionnelles et mentales comme la méditation, la respiration, la sophrologie, la relaxation ou toute autre technique apparentée. Ces approches fonctionnent bien et ont fait leurs preuves. En revanche, elles masquent souvent une autre réalité beaucoup plus physiologique et corporelle : le fait de ne pas avoir un corps physiologiquement et biologiquement préparé pour supporter le niveau de stress quotidien. L’erreur en effet est de penser que le premier rempart au stress est psychologique. Ceci est vrai pour des stress ponctuels, mais pas pour des stress chroniques qui impactent très fortement le corps et sa biologie.
La grande majorité des personnes qui utilisent les approches évoquées plus haut contre le stress ne sont pas préparées à « encaisser » l’effort physique et biologique qui impose le stress à l’organisme. Le stress constitue en effet un effort physique et biologique important avec des répercussions physiques, cognitives, émotionnelles et psychologiques. C’est une réaction CORPORELLE et il faut s’y préparer. Les axes de préparation sont simples :
- Réguler absolument sa glycémie (les apports de sucre) comme l’impose tout effort musculaire. Or le stress tend les muscles et fait battre le cœur. Il nous prépare même à la fuite ou au combat. Ne pas réguler son sucre face au stress revient donc à prendre le départ d’une course de fond sans faire attention à ce qui amène l’énergie ;
- Évacuer le stress accumulé dans les tissus corporels par l’accumulation des situations stressantes. À force d’être sous tension, les muscles de la personne stressée ne se détendent plus au point qu’elle se sent sous stress en permanence même quand tout se passe bien pour elle ;
- Limiter l’effet agressif du stress oxydatif et de l’inflammation de fond qui sont deux réactions de fond initiées par le mauvais stress.
Quand ces éléments ne sont pas reconnus ni compris, les techniques de maitrise du stress évoquées au début du chapitre reviennent à considérer l’être humain comme une seule tête à deux pattes et non comme un animal humain. Elles se transforment alors en simples béquilles alors qu’elles pourraient trouver leur pleine utilité sur un corps préparé physiologiquement à « encaisser » l’effort imposé par le stress chronique.
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